samedi 16 mai 2009

Vincent Eblé


Actions des Régions et des Départements


Oui, la clause est menacée, c’est une question centrale. Mais avant de l’examiner, il nous faut prendre quelques instants pour constater ensemble la place des collectivités territoriales dans les questions culturelles en général, et singulièrement dans les dynamiques culturelles autour de l’art cinématographique.

L’importance de l’action des Régions n'est plus à démontrer, en particulier dans le domaine de la production. Mais, il est nécessaire de rappeler que les Départements sont également présents dans tous les champs cinématographiques, et peut-être plus particulièrement dans la création : courts métrages, cinéma d'animation, documentaires… Je pense notamment à l’intérêt du film documentaire dans la promotion du territoire et des identités régionales. De plus, nous savons bien que les auteurs de courts et de moyens métrages sont les créateurs de demain. Mais, loin de se limiter à cet accompagnement de l’économie du cinéma à travers la production, les collectivités territoriales interviennent aussi dans le champ de l'éducation à l'image et dans celui du soutien aux réseaux de diffusion et aux salles.

Sur l’éducation à l’image, le rapport Auclaire le souligne clairement. Qu’il s’agisse de Collège au cinéma pour les Départements, de Lycéens et apprentis au cinéma pour les Régions – et je n’oublie pas Ecole et cinéma – le rôle des collectivités territoriales est déterminant voire prépondérant par rapport au rôle que joue l'Etat, et va se renforçant : les Départements consacrent environ 3.500.000 euros par an, soit presque 65% du financement du dispositif Collège au cinéma, le solde est assuré par l’Etat ; et, aujourd'hui, 90 départements participent au dispositif, soit, pour l’année 2004-2005, 500.000 collégiens qui ont assisté à 8.500 séances dans plus de 1.000 salles, assurant ainsi une fréquentation supplémentaire pour le secteur du cinéma de 1.270.000 entrées au cours d’une seule année scolaire. Je ne crois pas que les chiffres aient eu tendance à baisser ces quatre dernières années.

A cela, il faut ajouter l'importance des ateliers de pratique cinématographique et la formation complémentaire des enseignants – parfois même en lieu et place de celle que devrait leur assurer l'Education nationale dans une bonne répartition des rôles. Voilà une forme d'illustration de la question centrale de la répartition des rôles entre l'Etat et les collectivités…