Faire partager l’expérience esthétique, c’est également apprendre aux spectateurs à « tout voir » ou à voir de tout, mais en discutant collectivement pour que chacun puisse exercer son jugement critique. Or, cette liberté est aujourd’hui menacée par la censure des contenus – les interdictions, les restrictions – qui aboutit à un phénomène « d’encéphalogramme / électrocardiogramme plat (cerveau ou cœur…) ». Plus de surprises, de questionnements, mais un morne nivellement. Depuis l’observatoire de la liberté de création de La ligue des droits de l’homme, un représentant nous livre son examen : « La protection des enfants devient prétexte à un accroissement évident d’un certain nombre de censures en général, dans le cinéma comme dans d’autres formes d’expression artistique […] et conduit à poser des interdictions, moins de 18 ans ou totales, ce qui revient de fait à infantiliser les adultes. »
La censure à l’œuvre : un membre de la commission nationale de Collège au cinéma nous rapporte que les représentants du ministère de l’Education nationale n’hésitent pas à opposer leur veto à la sélection d’un film pour le catalogue sous prétexte que le thème du film – en l’occurrence le rôle de l’argent dans nos sociétés – risque de provoquer de l’agitation en salle puis en classe. Trop dangereux, est-il invoqué. Pour autant, la qualité artistique du film n’est pas remise en question, bien au contraire. Dès lors, le risque qui pèse sur nos chères têtes blondes ne serait-il pas la normalisation du « bien-pensant » dans les programmes ?
Enfin, nous nous opposons à toutes les dérives dans la constitution et la mise à jour des catalogues des dispositifs scolaires. Les propositions d’œuvres cinémato-graphiques pour les catalogues ne doivent pas être élaborées selon une logique de l’offre répondant à une demande (en l’occurrence celle des enseignants ou encore la demande présupposée des jeunes). « Dans l’aventure d’Ecole et cinéma, ce ne sont pas les enseignants qui choisissent les films, ce sont les programmateurs, les coordinateurs, qui proposent les films, organisent des prévisionnements et décident à la fin de ce qui sera projeté. La mécanique, et en particulier dans Collège au cinéma, qui voudrait que la programmation soit faite par tous les partenaires, nie le fait que programmer représente un geste artistique. » Le choix des films ne doit pas être retiré des mains des personnes qualifiées…
La censure à l’œuvre : un membre de la commission nationale de Collège au cinéma nous rapporte que les représentants du ministère de l’Education nationale n’hésitent pas à opposer leur veto à la sélection d’un film pour le catalogue sous prétexte que le thème du film – en l’occurrence le rôle de l’argent dans nos sociétés – risque de provoquer de l’agitation en salle puis en classe. Trop dangereux, est-il invoqué. Pour autant, la qualité artistique du film n’est pas remise en question, bien au contraire. Dès lors, le risque qui pèse sur nos chères têtes blondes ne serait-il pas la normalisation du « bien-pensant » dans les programmes ?
Enfin, nous nous opposons à toutes les dérives dans la constitution et la mise à jour des catalogues des dispositifs scolaires. Les propositions d’œuvres cinémato-graphiques pour les catalogues ne doivent pas être élaborées selon une logique de l’offre répondant à une demande (en l’occurrence celle des enseignants ou encore la demande présupposée des jeunes). « Dans l’aventure d’Ecole et cinéma, ce ne sont pas les enseignants qui choisissent les films, ce sont les programmateurs, les coordinateurs, qui proposent les films, organisent des prévisionnements et décident à la fin de ce qui sera projeté. La mécanique, et en particulier dans Collège au cinéma, qui voudrait que la programmation soit faite par tous les partenaires, nie le fait que programmer représente un geste artistique. » Le choix des films ne doit pas être retiré des mains des personnes qualifiées…