Problème majeur et crucial : il n’y a pas d’argent, pas assez de remontées de recettes pour rémunérer le travail des réalisateurs et des producteurs. Les réalisateurs qui accompagnent leur film, quelquefois pendant six mois de tournée dans les salles, ne sont, bien souvent, pas payés pour ce travail d’action culturelle sur l’ensemble du territoire. D’ailleurs, il n’est pas rare qu’ils perdent leurs droits à l’indemnisation chômage puisqu’ils renoncent à un travail de création pendant toute cette période. Les salles, au premier chef, rémunèrent rarement ce travail, faute de moyens et parfois simplement faute de prise de conscience : « Les salles ne sont pas toujours conscientes de la chaîne économique et de leur responsabilité vis-à-vis d’elle. Nous sommes tous pris dans cette logique de chiffres : bien sûr que nous y sommes contraints par les tutelles mais pas toujours ! C’est une pression psychologique intériorisée. »
Les structures associatives qui travaillent hors salle de cinéma, quant à elles, pâtissent de leur statut lorsqu’elles s’investissent dans la diffusion. Au niveau territorial leurs actions ne sont en effet parfois pas reconnues comme faisant partie intégrante des politiques de diffusion et d’action culturelle cinématographique. On considère que ce travail mené en dehors des salles ne relève pas du cinéma.
Un témoignage synthétise ce paradoxe :
« Je travaille en milieu rural où depuis cinq ans nous projetons des films en vidéo dans toutes sortes d’endroits : des salles des fêtes, des granges, des prés, etc. Nous passons des films d’auteur, des films documentaires et nous invitons des réalisateurs. Nous faisons souvent « salle » pleine. Les spectateurs viennent de quarante kilomètres à la ronde. Nous créons des ambiances très particulières, avec une scénographie adaptée au contexte et au film, avec des rencontres et beaucoup de dialogue… Or, nous avons commencé à être vraiment considérés en terme de « cinéma » dans notre région, à partir du moment où nous avons travaillé dans un cinéma, une vraie ”salle avec des fauteuils”. Cette reconnaissance est liée à l’entrée dans la salle, mais pas vraiment au travail que nous menons depuis des années. »
Nous nous dressons contre cette conception que la réglementation tend à confirmer et selon laquelle il y aurait au moins deux types d’action culturelle cinématographique et audiovisuelle : l’action en salle et l’action hors salle. Cette séparation est un danger contre lequel nous devons revendiquer une unité dans la conception de l’action culturelle : démontrer qu’au-delà de ces disparités spécifiques, nous nous retrouvons sur des finalités communes. Nous, qui travaillons aussi bien dans les salles de cinéma que dans les médiathèques, les maisons de la culture, les MJC , les prisons, les hôpitaux, les salles des fêtes etc…, faisons le même travail !
Les structures associatives qui travaillent hors salle de cinéma, quant à elles, pâtissent de leur statut lorsqu’elles s’investissent dans la diffusion. Au niveau territorial leurs actions ne sont en effet parfois pas reconnues comme faisant partie intégrante des politiques de diffusion et d’action culturelle cinématographique. On considère que ce travail mené en dehors des salles ne relève pas du cinéma.
Un témoignage synthétise ce paradoxe :
« Je travaille en milieu rural où depuis cinq ans nous projetons des films en vidéo dans toutes sortes d’endroits : des salles des fêtes, des granges, des prés, etc. Nous passons des films d’auteur, des films documentaires et nous invitons des réalisateurs. Nous faisons souvent « salle » pleine. Les spectateurs viennent de quarante kilomètres à la ronde. Nous créons des ambiances très particulières, avec une scénographie adaptée au contexte et au film, avec des rencontres et beaucoup de dialogue… Or, nous avons commencé à être vraiment considérés en terme de « cinéma » dans notre région, à partir du moment où nous avons travaillé dans un cinéma, une vraie ”salle avec des fauteuils”. Cette reconnaissance est liée à l’entrée dans la salle, mais pas vraiment au travail que nous menons depuis des années. »
Nous nous dressons contre cette conception que la réglementation tend à confirmer et selon laquelle il y aurait au moins deux types d’action culturelle cinématographique et audiovisuelle : l’action en salle et l’action hors salle. Cette séparation est un danger contre lequel nous devons revendiquer une unité dans la conception de l’action culturelle : démontrer qu’au-delà de ces disparités spécifiques, nous nous retrouvons sur des finalités communes. Nous, qui travaillons aussi bien dans les salles de cinéma que dans les médiathèques, les maisons de la culture, les MJC , les prisons, les hôpitaux, les salles des fêtes etc…, faisons le même travail !