dimanche 17 mai 2009

Introduction : pourquoi nous (en) sommes là

Un an après l’appel à mobilisation du Saint-André-des-Arts, les sombres perspectives qui s’annonçaient à l’aube de 2008 se sont vérifiées : l’Etat continue, progressivement, de se désengager du secteur culturel. Succédant à une première série de réactions face à la baisse des financements publics de l’action culturelle, ces états généraux marquent l’entrée dans une deuxième phase : il s’agit désormais de consolider le collectif, de faire émerger une parole unie et structurée des acteurs de terrain et de représenter une force de proposition dans le débat sur les politiques culturelles.

Le constat premier – primordial pourrions-nous dire – qui traverse et guide les échanges des quatre ateliers mis en place depuis janvier par le collectif, tel un fil d’Ariane, est l’absence néfaste d’une définition de l’action culturelle. En effet, l’action culturelle est un concept mal défini – peut-être tout simplement non défini – qui recouvre une telle multiplicité d’actions méconnues, sur un périmètre si étendu, qu’une fine appréhension de sa diversité et de ses spécificités nationales, régionales ou locales s’en trouve entravée. Dans la pratique, et par nature, l’action culturelle s’est développée localement. Hypothèse : cette méconnais-sance induit premièrement un défaut de prise en compte au niveau de leurs politiques culturelles respectives par l’Etat et par le CNC – Centre national de la cinématographie - ainsi que par de nombreuses collectivités. Deuxièmement, cette méconnaissance conduit l’Etat et le CNC à détourner peu à peu l’action culturelle de sa nature intrinsèque en y introduisant des notions marchandes et commerciales.

C’est donc à nous, artisans de l’action culturelle, qu’il revient de la définir, de lui donner un cadre, de faire ressortir ses finalités, de mettre en évidence son caractère transversal, d’en faire apparaître toute l’exigence et de contribuer à la doter des meilleurs outils pour sa mise en œuvre.



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