Je réfléchissais à la première question que vous m’aviez posée : qu’est ce qui a changé ? Je pense que ce qui a changé c’est le rapport aux images. Pourquoi il y a ce désengagement de l’Etat par rapport au cinéma ? Je pense que nous créons des espaces de pensée, de réflexion et que l’image inquiète les institutions et le politique. La télévision a si bien construit et assigné une place à chacun. Avec le cinéma, nous déplaçons tout cela. Le jeune avec sa casquette apparaît différemment et le prisonnier aussi. Nous leur donnons une place d’existence. Il y a du débat, de la parole, du corps, de la vie dans tous ces réseaux et ces salles. C’est ce qui a changé. Nous sommes dans un monde où il n’y a plus de place pour la prise de risque, pour la création de véritables espaces de projection qui permettent de penser le monde différemment.