samedi 16 mai 2009

Michel Humbert

J’ai été un peu interloqué par les réactions autour du titre du rapport Auclaire. Pour ma part, ça ne me dérange pas du tout. Au XVIIIe siècle, les divertissements étaient appréciés. Aujourd'hui le divertissement ne semble plus considéré comme culturel.

Par ailleurs, je suis issu du corps enseignant, et ça fait vingt-cinq ans que je m'occupe de cinéma. Or, je me suis aperçu depuis quelque temps que, malheureusement, dans les locaux scolaires, les enseignants ne parlent plus de cinéma, en particulier dans le secondaire. Cela signifie que la relation entre l'enseignant et le cinéma a complètement changé. Et si on donne à choisir uniquement des films à utilisation pédagogique aux enseignants, je me demande ce qu'il en sera de la formation des jeunes spectateurs à qui on parlera contenu mais jamais de forme. Je ne dis pas que le catalogue existant n'est pas bon, mais, pour participer aux commissions départementales qui choisissent les films, je constate que les enseignants ont une fâcheuse habitude à aller chercher ce qui va les arranger en matière d'exploitation. Proposez-leur Rio Bravo et ils seront bien embêtés. Sur ce point, je rejoindrais Alain Auclaire : il y a de très bons films qui mériteraient de se trouver dans les catalogues.