samedi 16 mai 2009

Licia Eminenti

Je crois que le propre de l’art est de produire du symbolique, de créer quelque chose qui touche à l’universel et qui pousse l’intime à se transformer. En prison ou dans les hôpitaux, là où le corps est en souffrance et éprouvé par l’enfermement ou la maladie, le symbolique a plus de mal à se faire. En même temps, c’est justement là qu’il a le plus besoin de se réaliser, là précisément qu’il a la possibilité d’atteindre toute sa dimension. Faire du cinéma dans ces lieux est donc extrêmement important. Et pourquoi la présence du ministère de la Culture dans ces actions est-elle si importante ? Pourquoi le mot culture est-il prioritaire ? Parce que si nous faisons du social pour faire du cinéma ou de l’art, nous risquons de ne faire que de l’animation, mais si nous replaçons la culture et l’enjeu du symbolique – de cette transformation, qui touche au cœur de l’humain – au centre de l’action culturelle, alors nous pouvons donner du sens à ce qui se produit, nous pouvons créer du lien et par conséquent faire aussi une action sociale. Il faut replacer ces enjeux dans leur juste ordre.