Deux remarques pour commencer :
Premièrement, nous ne sommes pas en voie de disparition, mais en voie de résistance. Voire même d’existence.
Deuxièmement, l’écran est un objet moderne, foncièrement moderne. Essayons donc de faire disparaître ceux qui essaient de nous mettre en voie de disparition. Petite pensée au passage pour Clermont-Ferrand et son festival qui résiste. Beaucoup de résistants existent encore dans des régions difficiles. Si ces gens-là disparaissent, cela aurait pour résultat d’augmenter ces zones blanches dont nous parlions il y quelques instants.
Si ces réseaux n’existaient pas, si ces tissus associatifs disparaissaient, nous ne serions pas là, ni Licia Eminenti, ni Jean-Pierre Thorn, ni Nicolas Klotz, ni Anne Toussaint, ni Eric Guirado etc., ni Albert Serra qui sort son nouveau film en janvier, un film dit « difficile ». Encore plus difficile, s’il n’y a pas de passeurs, comme l’ACID, comme les Cahiers du cinéma, comme tous ces gens présents ici et qui présentent ces films. Sans eux, ces films ne seraient pas vus, alors que ce sont des films extrêmement importants.
Si nous, cinéastes, sommes là aujourd’hui, c’est parce que nous jugeons le travail de ces « passeurs » indispensable. Ils ont besoin de nos films, nos films ont besoins d’eux, il y a réciprocité et complémentarité.
Une autre remarque. Lorsque je parle de culture dans les hôpitaux publics, la tendance est de dire que c’est moins important qu’un pacemaker qui marche, mais c’est aussi important.
Il faut casser toutes ces oppositions manichéennes. Comme celle qui consisterait à situer Paris d’un côté et de l’autre la province. Non ! Il y a des gens qui essaient et qui y croient. Nous ne sommes pas seuls. La musique, le théâtre, le cirque, les arts de la rue regardent ce qui se passe ici au Centquatre. Le cinéma est aujourd’hui un peu une tête de gondole. Nombreux sont ceux qui espèrent beaucoup de ce qui va sortir d’ici. Vous avez tort de parler du quart d’heure politique de Jean-Pierre Thorn, ce sont des journées politiques qui ont lieu ici. Il ne faut pas se tromper.
Enfin, je voudrais ajouter que si on m’a catalogué, lors de mon premier long-métrage, de « cinéaste indépendant », c’est parce que personne ne voulait me suivre… dit comme ça c’est moins héroïque, mais plus juste… Je n’ai pas choisi l’indépendance. Il y a des gens qui me disent que c’est très bien que je fasse du cinéma d’auteur. Mais, c'est quoi le cinéma d'auteur ? Ne serait-il pas plus intéressant de se poser la question de ce qu’est un cinéma « sans auteur » ? Et une dernière remarque, très rapidement. Je ne pense pas que le cinéma numérique va favoriser la diversité, la pluralité, si on ne met pas en place des modérateurs et des régulateurs. Il ne faut pas que l’Etat se désengage. Autrement, cela va augmenter le décalage. La Warner diffusera sur 4 écrans en simultanée, au lieu de 1 aujourd’hui. Comment feront les « petits » films pour survivre ?
Premièrement, nous ne sommes pas en voie de disparition, mais en voie de résistance. Voire même d’existence.
Deuxièmement, l’écran est un objet moderne, foncièrement moderne. Essayons donc de faire disparaître ceux qui essaient de nous mettre en voie de disparition. Petite pensée au passage pour Clermont-Ferrand et son festival qui résiste. Beaucoup de résistants existent encore dans des régions difficiles. Si ces gens-là disparaissent, cela aurait pour résultat d’augmenter ces zones blanches dont nous parlions il y quelques instants.
Si ces réseaux n’existaient pas, si ces tissus associatifs disparaissaient, nous ne serions pas là, ni Licia Eminenti, ni Jean-Pierre Thorn, ni Nicolas Klotz, ni Anne Toussaint, ni Eric Guirado etc., ni Albert Serra qui sort son nouveau film en janvier, un film dit « difficile ». Encore plus difficile, s’il n’y a pas de passeurs, comme l’ACID, comme les Cahiers du cinéma, comme tous ces gens présents ici et qui présentent ces films. Sans eux, ces films ne seraient pas vus, alors que ce sont des films extrêmement importants.
Si nous, cinéastes, sommes là aujourd’hui, c’est parce que nous jugeons le travail de ces « passeurs » indispensable. Ils ont besoin de nos films, nos films ont besoins d’eux, il y a réciprocité et complémentarité.
Une autre remarque. Lorsque je parle de culture dans les hôpitaux publics, la tendance est de dire que c’est moins important qu’un pacemaker qui marche, mais c’est aussi important.
Il faut casser toutes ces oppositions manichéennes. Comme celle qui consisterait à situer Paris d’un côté et de l’autre la province. Non ! Il y a des gens qui essaient et qui y croient. Nous ne sommes pas seuls. La musique, le théâtre, le cirque, les arts de la rue regardent ce qui se passe ici au Centquatre. Le cinéma est aujourd’hui un peu une tête de gondole. Nombreux sont ceux qui espèrent beaucoup de ce qui va sortir d’ici. Vous avez tort de parler du quart d’heure politique de Jean-Pierre Thorn, ce sont des journées politiques qui ont lieu ici. Il ne faut pas se tromper.
Enfin, je voudrais ajouter que si on m’a catalogué, lors de mon premier long-métrage, de « cinéaste indépendant », c’est parce que personne ne voulait me suivre… dit comme ça c’est moins héroïque, mais plus juste… Je n’ai pas choisi l’indépendance. Il y a des gens qui me disent que c’est très bien que je fasse du cinéma d’auteur. Mais, c'est quoi le cinéma d'auteur ? Ne serait-il pas plus intéressant de se poser la question de ce qu’est un cinéma « sans auteur » ? Et une dernière remarque, très rapidement. Je ne pense pas que le cinéma numérique va favoriser la diversité, la pluralité, si on ne met pas en place des modérateurs et des régulateurs. Il ne faut pas que l’Etat se désengage. Autrement, cela va augmenter le décalage. La Warner diffusera sur 4 écrans en simultanée, au lieu de 1 aujourd’hui. Comment feront les « petits » films pour survivre ?