samedi 16 mai 2009

Antoine Glémain

Oui, mais avec une expérience différente. Nous sommes dans un département rural, la Mayenne, qui compte moins de 300.000 habitants. Notre association a été créée il y a vingt ans pour faire vivre le cinéma dans ce département.

En milieu rural, le cinéma a longtemps été extrêmement présent et vivant. Il y avait des dizaines de salles de cinéma en Mayenne jusqu’à la fin des années 70. L’apparition de la télévision a été un choc et les années 80 ont été destructrices pour le cinéma dans la région, accompagnées d’ailleurs par la destruction du monde rural traditionnel. Quelques cinémas, quelques ciné-clubs, quelques bribes, quelques fragments ont perduré. Il est aussi arrivé des personnes, non originaires de Mayenne et qui avaient fait leurs études en ville, qui ont voulu créer et maintenir un environnement. Nous avons agi sans l’impulsion de l’Etat, rien ne nous a été donné, nous l’avons construit entièrement. Un processus de reconnaissance est venu avec le temps. Maintenant, ce que nous ressentons, comme tout le monde ici, c’est la menace de ne plus avoir de financements, de perdre ce que nous avons tout récemment et durement conquis.