samedi 16 mai 2009

Alain Auclaire

D'abord une réponse sur le titre : c'est une sorte de clin d'œil qu’il ne faut pas prendre excessivement au sérieux. Nous avons tous entendu citer cette phrase d'André Malraux : « Par ailleurs le cinéma est une industrie ». Mais j’ai aussi entendu qu’elle devenait, citée par d’autres, totalement inversée : « Par ailleurs le cinéma est un art » ! C’est par antiphrase que je me suis donc amusé à fabriquer cette formule, en hommage à André Malraux. Il se trouve que je travaille également dans le cadre du comité d’histoire de la culture sur les débuts de la politique culturelle cinématographique, ça rejoignait donc des centres d’intérêt personnels. J’ai voulu rappeler que le cinéma est d’abord un art, et qu’éventuellement il est aussi un divertissement. Ne prenez donc pas ce titre comme autre chose qu’une boutade.

Sur le deuxième point, je ne mets pas en cause les catalogues. Ce que je mets en cause – parce que ça m’est souvent revenu au cours des entretiens que j’ai menés – c'est qu'un certain nombre d'acteurs de terrain ne sont plus, aujourd'hui, « outillés » pour parler, traiter, soutenir les films qui sont dans les catalogues. Du coup, un certain nombre d'actions ne se font pas.

Je ne sais pas si tout le monde est conscient de la vulnérabilité extrême des programmes d’éducation au cinéma à l’école. Il y a plus de cent programmes d’animation scolaires disponibles toutes disciplines confondues, toutes les administrations en proposent, tous sur des sujets passionnants, tous sur des thèmes tout aussi légitimes que le cinéma. Dans cette situation, l’idée de vouloir élargir les catalogues est une sorte de défi. Ce n’est pas seulement un défi politique mais un défi intellectuel. Si l'on veut multiplier par deux le nombre d'élèves atteints par les dispositifs, peut-on y parvenir sans rien changer aux catalogues, sans toucher aux structures ? Moi je dis dans le rapport qu’en l’état actuel des choses : probablement pas. Quand des objectifs sont fixés, il faut se donner les moyens de les atteindre. Si vous réussissez à démontrer que c’est possible sans rien changer par ailleurs, alors c’est très bien ! Car je trouve que l’action qui est faite à travers ces trois dispositifs est remarquable et exemplaire d’une action culturelle en profondeur. Mais peut-être que des adaptations sont nécessaires pour multiplier par deux les effectifs.