samedi 16 mai 2009




Table ronde

L'ACTION CULTURELLE
CINEMATOGRAPHIQUE ET AUDIOVISUELLE

UN ELEMENT ESSENTIEL
DE L'AMENAGEMENT CULTUREL DU TERRITOIRE






Introduction : une situation de crise…
budgétaire et de confiance



Antoine Leclerc

Je souhaiterais, pour commencer, vous communiquer un message de Jeanne Moreau qui ne peut être présente aujourd’hui, car elle prépare activement le festival Premiers Plans d'Angers, mais qui nous fait savoir qu'elle reste très attentive à ces questions.
Beaucoup de choses ont été dites depuis hier sur la question de l’aménagement culturel du territoire, c’est ce dont il s’agit lorsque nous parlons d’action culturelle cinéma-tographique et audiovisuelle. Nous avons notamment mis en avant la diversité des lieux de cette action culturelle : salles de cinéma, médiathèques, festivals, hôpitaux, prisons, ateliers, etc.
La semaine prochaine, le Président de la République se prononcera sur la culture. Parmi les questions qui se posent, il y a notamment celle de l’articulation entre l’intervention de l’Etat et celle des collectivités territoriales au sujet de la culture cinématographique.

Le point de départ de cette mobilisation – qui est passée d'une phase de réaction en début d’année dernière à une phase de construction et d'échange depuis – est une fragilisation des moyens alloués par l'Etat à la culture cinématographique, notamment par le biais des DRAC, fragilisation qui a eu un impact important sur tous les territoires. Impact peut-être un plus fort sur les territoires excentrés, ruraux ou en périphérie urbaine. Et inévitablement, cette situation conduit à reposer la question du lien entre l’Etat et les collectivités.
D'ailleurs, le rapport Auclaire que nous avons longuement cité hier et contesté sur certains points, pointe, dans sa première partie, une certaine rupture de confiance qu'il serait urgent d’essayer de résorber.


Rupture de confiance entre Etat et acteurs de terrain, mais également rupture entre Etat et collectivités territoriales. Nous espérons que l’hémorragie des crédits culture va être stoppée. Mais il n'y a pas que les crédits culture qui sont concernés, il y a aussi les crédits jeunesse et sport, dans le cadre des politiques de la Ville, qui affectent, par leur baisse, le bon déroulement d'un certain nombre d'actions.
Alors, nous aimerions, Dominique Paillé, que, par votre intermédiaire, ce message relatif à la multiplicité des sources de financement de la culture soit porté au Président de la République dans la perspective de sa prochaine intervention.

Autre point qu’il est important de soulever : l’éventuelle remise en cause de la clause de compétence générale des collectivités territoriales. Cette clause octroie la capacité aux collectivités d’intervenir dans des champs qui dépassent leur champ régalien obligatoire. Dans ces champs non obligatoires, il y a la culture, et nous souhaiterions que, dans ce domaine, cette compétence soit maintenue dans le cadre de la réforme qui se profile pour les différents échelons des collectivités territoriales.

Enfin, une autre actualité brûlante sera débattue au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand en mars prochain – dans le prolongement de ces journées d’échange. Il s’agit du bénévolat. Nous appelons les politiques au sens très large à une vaste réflexion sur la question du bénévolat car il y a, à travers les différentes actions de l'Urssaf, et notamment pour le festival de Clermont-Ferrand, de vrais dangers pour la vie culturelle et la vie associative en général. Merci.